Le SUICIDE en détention est toujours une problématique à résoudre.
Mieux la connaître pour mieux la prévenir !
Le suicide est un phénomène grave et complexe qui touche particulièrement les personnes détenues. Selon le ministère de la Justice, 125 détenus se sont suicidés dans les prisons françaises en 2022, un nombre relativement stable par rapport aux années précédentes1. Le taux de suicide en prison est sept fois plus élevé qu’en liberté, avec 18,5 suicides pour 10 000 personnes écrouées sur la période 2005-20102.
Plusieurs facteurs de risque propres à l’univers carcéral ont été identifiés par les chercheurs. Parmi eux, la détention provisoire, qui expose les prévenus à un choc de l’incarcération et à une incertitude sur leur sort judiciaire. Le risque de suicide est deux fois plus élevé pour les personnes en détention provisoire que pour les personnes condamnées2. Le placement en cellule disciplinaire, qui sanctionne une faute commise par le détenu, augmente également le risque de suicide de façon considérable, 15 fois plus que dans une cellule ordinaire2. Enfin, la perte du lien social, notamment l’absence de visite d’un proche, rend les détenus plus vulnérables au suicide2.
La prévention et la lutte contre le suicide en détention sont l’une des priorités de la politique pénitentiaire. Un plan d’action comprenant vingt mesures a été mis en place en 2009, comme le dispositif des codétenus de soutien ou la formation des personnels pénitentiaires1. Un guide pratique regroupant les textes et les bonnes pratiques en matière de prévention du suicide doit être diffusé prochainement auprès de tous les acteurs concernés1.
D’ailleurs, le service de la CEDEF constate que pour de nombreux détenus la question du suicide est posée.
Ils témoignent d’angoisses profondes liées aux sentiments d’isolement et de solitudes, mais aussi en raison des conditions de vie. Beaucoup traversent des épisodes dépressifs sévères et ne font pas systématiques appels aux unités carcérales de soins.
Le dialogue dans les correspondances apporte un soutien moral et oriente systématique la personne à demander une aide médicale.
Sur place, les aumôniers, les visiteurs de prison, comme les personnels pénitentiaires et les détenus attentifs, sont, eux aussi, des relais pour les personnes en état de crise suicidaire.
De même, toutes les initiatives civiles favorisant le maintien du lien social sont à encourager afin d’abaisser les risques de passages à l’acte. Une visite, une correspondance, une participation à une activité... sont autant d’outils qu’il nous appartient d’inciter et de consolider ou de développer auprès des personnes détenues traversant une période de turbulence.
SOURCES :
Article du journal Le Parisien du 17 mars 2023
Article de l’Institut National des Études Démographiques
https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/suicide-en-prison/
Article STATISTA du 19 janvier 2023
https://fr.statista.com/themes/2757/le-suicide-en-france/
Réf. De l’article : 2023/YL/CEDEF-n5
Rédigé par Yvon LERAY
Illustration : Henri Baudvin
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