L’église derrière les murs, des « ouvriers invisibles »
La France est singulière dans le monde par son histoire. Dans quelques mois, nous célébrerons les 120 ans de la loi de 1905 sur la séparation de l’État et de l’Église. Cette loi est un héritage précieux, par lequel la République française garantit un droit fondamental : celui de la liberté de conscience. Ainsi, l’accès au culte est un droit constitutionnellement garanti pour toutes les personnes incarcérées. Cette réalité n’est pas universelle sur notre planète, et il est important de le rappeler.
En France, plus de 75 000 personnes sont placées en détention, et ces chiffres n’ont cessé d’augmenter ces dernières années.
La condamnation à une peine de prison conserve une place essentielle dans la manière de punir au sein de la société française.
La prison est un lieu d’enclavement derrière des murs épais.
Dans ce lieu, derrière des cœurs de pierre, il y a un Dieu qui frappe à la porte de ces cœurs. Un Dieu qui offre un sens à leurs vies en raison des desseins qu’il a formés et qu’il désire leur faire connaître.
Et c’est là que Dieu envoie encore aujourd’hui, en 2024, des « ouvriers » pour les atteindre : peu importe l’épaisseur des murs ou la dureté des cœurs, c’est Lui qui détient les clés des cœurs humains !
Ainsi, les aumôneries de chaque culte reconnu envoient des « ouvriers » auprès d’eux.
Ces ministres du culte et leurs aides viennent régulièrement au milieu de cette population temporairement exclue. Ces « ouvriers » organisent le culte, la louange, et l’enseignement dans l’enceinte des murs de la prison. Voilà l’une des nombreuses manières qu’utilise Dieu pour que les détenus découvrent la Bible et la communion fraternelle.
Un lieu de culte, un ministère, des fidèles : cette église, « elle ne se voit pas » ! Ces assemblées d’hommes et de femmes en quête de sens pour leurs existences trouvent du réconfort en Christ et dans son église derrière les murs de la détention.
Pour certains, cela peut susciter de l’étonnement, pour d’autres de l’incompréhension, et tant d’autres réactions encore !
Comment est-il possible que parmi des personnes ayant commis des crimes de toutes sortes, Christ vienne à leur rencontre ?
La grâce ! Oui, la grâce seule : celle qui accueille le méchant, celle qui offre le pardon et la restauration. Celle qui donne un avenir, une espérance à ceux et celles qui n’en avaient pas.
Oui, l’œuvre de la Croix est suffisante !
Ce Dieu de compassion agit régulièrement : au fond d’une cellule, un sursaut spirituel, nourri d’un désir profond de vivre autre chose qu’une vie brisée, surgit. L’Évangile vient à eux par cette mission pastorale discrète, voire invisible, menée hors des murs de l’église locale.
Quelle est cette église que l’on ne voit pas ?
Elle est l’église derrière les murs. Cette église qui n’a pour adresse que la détention ! Elle est, aux yeux de beaucoup, une « église invisible » pour les gens du dehors, pour le monde libre.
Et pourtant, n’est-elle pas, elle aussi, une église locale ?
Quel est alors le lien avec l’église locale vis-à-vis de cette « église invisible » dans ces murs de la détention ?
A-t-elle un rôle pour les âmes perdues ? L’Évangile est-il réservé exclusivement aux personnes libres ?
Nous l’avons appris : l’Évangile est pour les perdus, sans distinction, pour des pécheurs. Alors, que faire pour cette église cachée à nos yeux, nous, les « chrétiens libres » ? N’avons-nous pas à nous préoccuper des âmes devenues « invisibles » (Matthieu 25.36) ?
Les âmes des prisonniers ont besoin de vous. De vos prières, de votre engagement pour soutenir ces « ouvriers invisibles » de l’église derrière les murs.
Cette mission auprès de ce peuple désœuvré a besoin d’ouvriers. En cette fin d’année, prions pour qu’une génération se lève pour apporter ce pain de vie aux personnes détenues, pour le bien de notre pays. Cet investissement porte des fruits visibles chaque année, et cette œuvre apporte réconfort et consolation. Une parole de vie apporte la lumière à ceux qui sont dans l’ombre !
La CEDEF est une cheville ouvrière depuis plus de 40 ans. Elle souhaite redoubler d’efforts pour ces âmes qui ont soif d’un avenir et d’une espérance. En soutenant cette œuvre, vous devenez partenaires et contribuez à renforcer l’annonce de l’Évangile dans les prisons.
Merci pour votre soutien.
www.lacedef.org
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