L'Église et l’annonce de la bonne nouvelle en prison :
Un appel à l’action
Notre société moderne a tendance à oublier ceux qui sont derrière les barreaux. Pourtant, le Christ nous appelle à nous souvenir des prisonniers comme si nous étions enchaînés avec eux. Les chrétiens sont donc appelés à leur responsabilité d'annoncer l'Évangile dans tous les lieux, y compris les prisons de nos villes et de nos campagnes.
Comment pouvons-nous, en tant qu'Église locale, incarner fidèlement cet appel missionnaire particulier ?
L'une des dernières instructions de Jésus à ses disciples fut claire et sans équivoque : "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit" (Matthieu 28:19-20). Cette grande mission n'est pas une suggestion, mais un commandement fondamental qui définit l'identité et la mission de l'Église.
Le Christ a également déclaré : "L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés" (Luc 4:18). Ce passage, que Jésus s'applique directement à lui-même, montre que l'annonce de la Bonne Nouvelle aux captifs fait partie intégrante de sa mission – et donc de la nôtre.
Dans le livre des Actes, nous voyons les apôtres poursuivre cette mission avec zèle, malgré la persécution. Paul lui-même, depuis sa prison, écrit : "Priez pour moi, afin qu'il me soit donné, quand j'ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l'Évangile" (Éphésiens 6:19). L'annonce de l'Évangile demeurait sa priorité, même enchaîné. N’était-il pas quelque part l’un des premiers « aumôniers » de l’église primitive ?
"Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers avec eux, et de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps." (Hébreux 13:3)
Ce verset nous exhorte à une manifestation intentionnelle d’une attention – pas simplement à penser aux prisonniers de manière abstraite, mais à nous identifier à eux. Dans ce passage, le terme grec "mimnesko" (souvenez-vous) implique une action concrète, pas seulement un souvenir passif. Cette identification va au-delà d’un simple souvenir, mais elle nous appelle à vivre une compassion active.
"J'étais en prison, et vous êtes venus vers moi... En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites." (Matthieu 25:36,40)
Dans ce passage crucial, Jésus identifie sa présence même chez les prisonniers. Ce que nous pouvons en comprendre aujourd’hui : visiter les prisonniers n'est pas une œuvre charitable optionnelle mais un critère de jugement. Quand nous négligeons les prisonniers, c'est le Christ lui-même que nous négligeons.
C’est pourquoi l’Église ne peut pas se contenter d'attendre que les personnes viennent à elle. Elle doit aller vers ceux qui sont dans l'impossibilité de venir. Tout comme Paul écrit : "Comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ?" (Romains 10:14).
Cette approche missionnaire implique une décision délibérée, où l'église locale va :
- Identifier les établissements pénitentiaires de sa région,
- Établir des contacts avec les autorités concernées (Aumônier Régional FPF...),
- Former des équipes dédiées à ce ministère spécifique (...),
- Développer des programmes adaptés aux réalités carcérales ou un accueil à la sortie (un café, un verre d’eau, une parole d’encouragement, une prière…).
Bien entendu, ce n’est qu’une approche parmi d’autres et en rien « une recette de cuisine ». Dans cette démarche, c’est notre écoute de l’esprit-saint et obéissance à la parole de Dieu qui demeurent les éléments principaux avant toute planification.
N’oublions pas : l’Église a toujours reconnu sa responsabilité envers ceux qui ne peuvent pas se déplacer – les malades, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite. Les prisonniers constituent un autre groupe qui, non par incapacité physique mais par contrainte légale, ne peut pas venir à l'église.
Jacques 1:27 nous rappelle que "la religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions." De la même manière, l’Église a cette responsabilité envers les prisonniers, qui vivent eux aussi une forme d'affliction et d'isolement.
Enfin, fondamentalement, la bonne nouvelle est un message pour tous les pécheurs, un message de rédemption et de transformation. L'Évangile proclame que nul n'est au-delà de la grâce salvatrice de Dieu. Paul, ancien persécuteur des chrétiens, témoigne : "Cette parole est certaine et digne d'être reçue : Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier" (1 Timothée 1:15).
Les prisons concentrent des personnes que la société a jugées et condamnées. Mais le message de l’Évangile affirme que le jugement humain n'est pas le dernier mot. Comme Jésus l'a montré avec le brigand sur la croix (Luc 23:39-43), la rédemption reste possible jusqu'au dernier souffle.
Dans la parabole des ouvriers de la onzième heure (Matthieu 20:1-16), Jésus enseigne que les derniers peuvent être les premiers dans le Royaume de Dieu. De même, la parabole du fils prodigue (Luc 15:11-32) révèle un Dieu qui attend avec impatience le retour de ceux qui se sont égarés.
Dans leurs contextes, ces textes nous montrent que Dieu cherche activement ceux que la société considère comme perdus. En annonçant l'Évangile en prison, l'Église ne fait que suivre l'exemple divin.
Par ailleurs, nombreux sont ceux qui se sentent appelés à servir comme missionnaires à l'étranger, traversant océans et frontières pour annoncer l'Évangile. Pourtant, les prisons représentent un "pays étranger" au sein même de nos villes – avec leur propre culture, leur propre langage, leurs propres codes.
Tout comme nous formons et envoyons des missionnaires à l'étranger, nous devons préparer et soutenir ceux qui sont appelés à ce ministère spécifique. Cela implique une formation adéquate, une compréhension du contexte carcéral, et un soutien spirituel et émotionnel continu.
Les statistiques montrent que la grande majorité des détenus retourneront un jour dans la société. Un prisonnier transformé par l'Évangile peut devenir un puissant témoin du Christ dans sa famille et sa communauté après sa libération.
L'apôtre Paul lui-même a écrit certaines de ses épîtres les plus profondes depuis sa cellule de prison. Les conversions qui ont lieu derrière les barreaux peuvent avoir un impact qui dépasse largement les murs de la prison, ne l’oublions jamais !
Alors si vous vous sentez appelé dans votre église locale à servir où que vous souhaitez soutenir cette œuvre, vous pouvez le faire.
En priant pour cette œuvre, ainsi que pour tous les ouvriers. Si vous désirez aller plus loin, n’hésitez pas à nous contacter – certains aumôniers ont besoin de soutiens. Ainsi, nous vous mettrons en relation avec eux notamment.
Par l’INFO-CEDEF, vous recevez chaque mois une actualité sur l’univers des prisons. N’hésitez pas à nous partager vos questions, vos témoignages afin que nous puissions vous répondre et partager votre témoignage si vous le souhaitez.
Comme Jésus l'a déclaré : "Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, à la repentance" (Luc 5:31-32). Les prisons regorgent de personnes qui ont besoin de ce message d'espoir et de transformation.
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