Évolution du droit pour les détenus
Article : Evolution du droit
https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl24-192.html
Réformer pour rapprocher : une avancée démocratique des personnes détenues
Depuis la loi du 27 décembre 2019, environ 57 000 personnes détenues disposent du droit de vote, historiquement très peu exercé (environ 2 %).
Le recours au vote par correspondance, centralisé dans le chef-lieu du département, a permis une forte hausse de participation : jusqu’à 22 % aux élections européennes et 19 % aux législatives en 2024. Mais ce système a soulevé une critique majeure : il rompt le lien entre l’électeur et sa commune d’attache, contrevenant à la tradition électorale française
Des évolutions pour une réponse plus adaptée
Le Sénat a examiné le 12 mars 2025 la proposition de loi n° 192, déposée par Laure Darcos et ses collègues le 5 décembre 2024, visant à refonder les modalités du vote par correspondance des personnes détenues dans notre droit électoral.
La réforme propose ainsi :
• D’élargir les communes d’inscription, en outre de celles liées aux ascendants, pour inclure les descendants, ce qui renforce le lien familial et territorial.
• De réserver le vote par correspondance aux scrutins nationaux ou référendaires à circonscription unique, tandis que les élections locales et législatives se feront via vote par procuration ou autorisation de sortie.
Cette distinction a été soutenue par la commission des lois, à l’initiative de Louis Vogel, qui souligne qu’elle constitue le compromis le plus viable entre faciliter le vote et préserver le lien territorial.
Une avancée civique porteuse d’espoir
Cette proposition de loi ne se contente pas d’une réforme technique : elle incarne une dimension profondément symbolique et sociale.
1. Reconnaître la citoyenneté comme inaliénable
En corrigeant une procédure centralisatrice, la loi affirme que le droit de vote d’une personne détenue est le sien, là où elle appartenait avant, et non un instrument logistique.
2. Favoriser un lien réel avec la communauté
Permettre le vote dans la commune d’origine ou familiale, c’est refonder un sentiment d’appartenance et un ancrage local, essentiels pour la citoyenneté.
3. Valider les efforts de réinsertion
Dans un processus souvent long et laborieux, cet acte de voter est une étape concrète vers la responsabilisation et la confiance retrouvée.
4. Encourager une participation active
Ce cadre rénové n’oublie pas les contraintes de logistique : tout en facilitant le processus, il préserve la sincérité du scrutin et la cohésion électorale.
En résumé, cette réforme du droit de vote des personnes détenues ouvre une perspective nouvelle : celle d’un citoyen encore en chemin vers la réintégration, mais auquel l’État reconnaît d’ores et déjà la plénitude de ses droits civiques. C’est un message fort, qui fait confiance à la capacité de transformation et d’engagement de chacun — un levier d’espoir pour que la réinsertion soit contributive par l’expression de ces choix politiques.
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