Serviteur prend courage
Lorsque Dieu t’envoie pour une œuvre de rédemption et d’espérance
Dans le service pour le Christ, les chrétiens le découvrent tout au long de la vie de disciple, il n’est pas toujours évident de s’adresser aux hommes méchants. Et pourtant, Dieu a envoyé son fils pour tous les hommes. Alors prenons ensemble quelques instants pour redécouvrir brièvement une scène pleine d’instruction pour nous encore aujourd’hui. Il s’agit de cette rencontre entre le Christ et Saul.
Une respiration meurtrière, une mission funeste
Dans la bible au chapitre 9 du livre des Actes s’ouvre sur une parole forte :
« Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur… » (Actes 9:1)
Il ne s’agit pas simplement d’un acte isolé ou d’un emportement de zèle. Saul respirait la violence. Elle était son oxygène. Son projet était clair : anéantir l’Église naissante, extirper les disciples jusque dans leur refuge à Damas, et les ramener enchaînés à Jérusalem. Son cœur était habité par la haine religieuse, justifiée selon lui par une fidélité zélée à la Loi.
Et pourtant, dans cette atmosphère de menace, c’est le Christ qui prend l’initiative.
Une lumière qui renverse et une voix qui interpelle
Sur le chemin, alors que Saul s’approche de Damas, une lumière l’enveloppe. Il tombe à terre et entend cette parole du ciel : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (v. 4)
Ce n’est pas l’Église qui parle ici. Ce n’est pas une victime qui crie vengeance. C’est Jésus lui-même, qui s’identifie totalement à son corps souffrant. En persécutant les disciples, c’est le Christ en personne que Saul persécutait. Ici se dévoile une vérité essentielle pour tout serviteur, et plus encore pour les serviteurs confrontés à l’injustice, à la haine, à la souffrance infligée : Christ est solidaire de l’Église persécutée. Il n’est pas distant. Il est en elle. Ce que les bourreaux font aux disciples, ils le font au Seigneur lui-même.
Mais ce qui étonne, c’est l’attitude du Christ vis-à-vis de Saul. Il ne l’écrase pas. Il ne le foudroie pas. Il l’interroge. Il le nomme. Il lui parle. « Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. » (v. 5, selon certaines versions)
Au lieu de l’anéantir, Jésus se révèle dans sa plénitude et dans sa paix. Il dévoile son identité. Il montre à Saul qu’il résiste à une vérité qu’il pressent au fond de lui. Et cette lumière le rend aveugle. Le priver de vue devient ici un acte pédagogique de Dieu : pour voir vraiment, il faut d’abord cesser de voir selon la chair.
Une obéissance aveugle, une soumission radicale
Saul tombe à terre. Il n’argumente pas. Il ne justifie rien. Il demande : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » (v. 6)
C’est la parole du cœur brisé. Le bourreau devient un serviteur. Le persécuteur devient un soumis. Celui qui menait des hommes vers la mort se laisse désormais conduire à l’aveugle. C’est le début de sa transformation.
Ananias, une manifestation vivante de la grâce
Mais Dieu ne veut pas seulement toucher Saul dans le secret. Il veut le restaurer par l’intermédiaire de l’Église. Et c’est là qu’entre en scène Ananias, disciple discret, sans renom, mais choisi pour une mission à contre-courant humainement. « Ananias… Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la droite… cherche un homme nommé Saul… il prie. » (v. 10-11)
Ananias connaît Saul. Il connaît sa violence, sa cruauté. Il n’est pas naïf. Il proteste même :
« Seigneur, j’ai entendu parler de cet homme, combien de mal il a fait à tes saints… » (v. 13)
Mais Dieu lui répond avec une souveraineté qui désarme les jugements humains :
« Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi… » (v. 15)
Ananias obéit. Il entre. Il pose ses mains sur lui. Et ses premiers mots sont bouleversants :
« Saul, mon frère… » (v. 17)
C’est ici que le miracle s’élargit. Non seulement Saul est restauré, mais Ananias aussi est transformé. Il devient par son obéissance - l’image vivante du pardon, l’incarnation de la grâce, le canal de l’Esprit.
Encouragement pour les serviteurs d’aujourd’hui
Comme Ananias, vous êtes souvent envoyés vers ceux qui « respirent le meurtre » — pas toujours au sens littéral, mais dans leurs actes, leurs paroles, leur rejet de Dieu, leur passé sombre. Cela peut être dans une prison, dans un centre d’accueil, dans la rue, ou même au sein de communautés blessées.
Face à cela :
Souvenez-vous que Dieu voit au-delà de la surface. Le persécuteur peut devenir prédicateur. Le bourreau peut devenir apôtre. Dieu n’a pas dit son dernier mot.
Osez appeler “frère” ou “sœur” celui que vous redoutez et que Dieu appelle. Non parce que vous le sentez, mais parce que le Seigneur vous y envoie.
Soyez les mains posées sur les yeux aveuglés. Dieu vous envoie à être les instruments de sa lumière et de sa guérison.
Une parole pour ceux dans l’obscurité
Si tu lis ces lignes et que, comme Saul, tu respires encore des désirs de violence, de rejet, de révolte… Si tu portes en toi la honte d’avoir persécuté la foi, ou d’avoir rejeté Dieu… il y a un chemin de grâce pour toi. Le Christ ne t’écrase pas. Il te parle. Il t’appelle. Il se révèle à toi.
Et il t’enverra peut-être un "Ananias" — quelqu’un qui n’aurait jamais osé venir à toi humainement, mais que Dieu t’enverra pour ouvrir tes yeux. « Aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé. » (v. 18)
Un Dieu qui retourne les rôles
Dans cette histoire, certains y verront un rendez-vous de justice restauratrice, ce rendez-vous auteur-victime sous la tente du Roi des rois…
Le mal commis envers le peuple de Dieu n’est pas ignoré. Cette situation ne cesse de manifester la largeur et la profondeur de l’amour de Dieu.
Actes 9 est un renversement divin :
Le bourreau devient serviteur.
La victime devient canal de grâce.
Le Seigneur se révèle au milieu du combat.
Aumôniers, serviteurs, ne craignez pas d’aller là où Dieu vous envoie. Même au-devant de ceux qui semblent les plus hostiles, la lumière de Christ précède vos pas. Vous êtes dans sa main un instrument de son amour et de sa grâce.
Et toi, aucune ténèbre n’est trop profonde pour Jésus. Il peut faire de ta chute, le début de ton appel.
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