UN PRISONNIER PARLE D’UN DIEU … QUI BOUSCULE NOS VIES
En passant, Jésus vit un homme qui avait gâché sa vie. Depuis son enfance, il allait d’échec en échec sans pouvoir s’en sortir. Certains mettaient cela sur le compte d’un mauvais milieu familial et social ; d’autres imputaient toute la responsabilité à l’homme lui-même.
Touchés par la lumière et l’intelligence de Jésus, des travailleurs sociaux lui exprimèrent ce qui leur était arrivé de ressentir devant de tels cas apparemment désespérés : le poids de la fatalité.
Jésus répondit : « Rien n’est fatal ni définitif. La présence de Dieu peut, à tout instant, devenir manifeste. Celui qui se sent aimé doit laisser l’amour rayonner dans sa vie : c’est l’impulsion de Celui qui nous met debout et c’est la seule façon de réagir : il n’y en a pas d’autre. Tant que vous m’accueillez, je suis celui qui manifeste sa présence en vous ».
Ayant ainsi parlé, Jésus fit pour l’homme ni plus ni moins qu’un autre thérapeute. Seulement, il ajouta : « Essaye un peu de comprendre, même si ce n’est pas facile » – , ce qui implique un vouloir autre chose.
Alors mystérieusement mis en confiance, l’homme fit un retour courageux sur lui-même et se vit tel qu’il était sans s’apitoyer ni s’esquiver. Il reconnut son état et sa disposition de vivre changea.
Son entourage et ceux que plus rien n’étonnait de sa part et qui avaient l’habitude de le voir pris en charge de toutes les manières, – car bien sûr c’était aussi un assisté – , disaient : « N’est-ce pas celui qui ne faisait jamais un effort et accusait le destin ? »
Les uns disaient : « En effet, on croirait un autre homme ! »
D’autres disaient : « C’est trop beau pour être vrai : ça ne va pas durer ! »
Lui-même était tout heureux de dire : « Je me sens revivre ! »
Pour le coup ils s’étonnèrent : « Et alors, qu’est-ce qui t’arrive, Tu as l’air d’avoir pris du poil de la bête ? »
Il répondit : « C’est improuvable, mais j’en suis convaincu ».
Et comme sa nouvelle façon de vivre durait, contrairement aux mauvaises langues, on le conduisait chez des gens bien à qui on avait parlé de son cas. (Or, c’était en dehors de toute règle éthique ou religieuse qu’il s’était tout simplement remis à vivre…).
A leur tour les gens bien lui demandèrent comment il avait paraît-il changé du tout au tout. Il leur répondit : « C’est bien simple, Dieu en Jésus-Christ m’a tout simplement fait confiance et maintenant je peux enfin me fier à moi-même et agir ».
Parmi les gens bien, les uns disaient : « Il n’y a là dedans ni éthique ni religion, donc rien de solide ». Mais d’autres disaient : « Tout de même, il s’est passé quelque chose ! Comment un homme sans ressort toute sa vie pourrait-il soudain de lui-même s’insuffler de la volonté ? Et même entre eux ils n’étaient plus d’accord.
Alors, ils s’adressaient à nouveau à celui dont la transformation était pour eux en réalité dérangeante et douteuse : « Et toi, que dis-tu de ce qui a soi-disant éveillé ta volonté ? » L’homme confessa à nouveau honnêtement : « C’est l’œuvre de Dieu ».
Les gens bien ne pouvaient pas éluder facilement le cas de cet homme. D’un coté, il y avait son casier judiciaire très chargé et toutes les prises en charge dont il avait été l’objet de l’autre, aujourd’hui se tenait cet homme debout.
Alors les gens bien convoquèrent une seconde fois cet homme qui décidément les embarrassait, et lui intimèrent : « Sois franc ! Nous savons, nous, que Dieu n’a rien à voir dans ton histoire, et que ce que tu nous dis de l’œuvre de Jésus n’est en fait, si œuvre il y a, que de ton propre fonds ».
L’homme commença à comprendre qu’on n’allait pas lui faciliter la mise en œuvre de sa vie. Il répondit : « Je ne sais où vous voulez en venir, mais je sais une chose : j’étais mort et je suis vivant ». Ils lui dirent : « Bon, admettons que tu sois un autre homme. Mais alors comment cela s’est-il produit ? Qu’est-ce qui t’a éveillé à toi-même ? »
Fatigué et agacé, l’homme leur répondit : « Je vous l’ai déjà raconté, et je me rends compte que ça vous dépasse. Alors à quoi bon vous en faire encore le récit ? A moins que vous n’ayez le désir d’être transformé par le Christ, vous aussi ? » C’était trop fort ! Les gens bien se mirent à se moquer de lui et à le mépriser ouvertement : « C’est toi qui aurais besoin de Dieu ! Nous, nous avons une éthique et une religion enracinées en Dieu. Mais cette prétendue œuvre de Jésus en toi ne se rattache à rien ».
Alors, l’homme se sentit mystérieusement réconforté et sûr de lui : « C’est bien là, en effet, l’étonnant, que vous échappe tout simplement, la vie, la vie qui fait vivre et qui m’a fait revivre, alors que personne, et moi le premier, n’arrivait à rien avec moi. L’œuvre de Dieu, tout le monde le sait, n’est pas manifeste partout ; mais si quelqu’un reçoit Jésus, l’œuvre de Dieu se manifeste en lui..
Personne ne peut prétendre opérer une profonde et intime transformation intérieure. Si Dieu n’avait pas agi, je serais toujours le même ». C’était le comble ! Et il y mirent fin : « Tu n’as été qu’une épave toute ta vie et tu vas nous faire un cours ! » Et ils rejetèrent ce vivant témoignage.
Jésus voit bien qu’ils soupçonnent et méprisent l’homme qui renaît en Christ, lui rendant les choses plus difficiles. Alors il vient rejoindre l’homme encore davantage dans le secret de sa vie, et avec humour et tendresse, il lui souffle : « Et toi, crois-tu vraiment en moi qui rends participant de la véritable humanité de Dieu ? »
« Comment faire, Seigneur, pour adhérer à toi de tout mon être ? »
« Eh bien ! tu le vois ; comme ont fait Thérèse, Dietrich, Luc et d’autres en
s’engageant. »
« Je t’aime, Seigneur, entraîne-moi ! »
Et l’homme s’attache à Jésus, de jour en jour de tout son cœur.
Et Jésus aujourd’hui encore nous dit à tous : « C’est vraiment pour nous une remise en question que je viens dans la vie de chacun, et celui qui alors se remet en cause construit sa vie avec Dieu, et celui qui ne le veut pas, la ruine ».
Transposition du Chapitre 9 de l’Evangile de Jean
Par R. M, détenu (1984)
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